En ces temps où l’entraide n’est pas toujours au rendez-vous, l’homme devrait contempler plus longuement la nature. Le lichen, souvent délaissé par les promeneurs, est un magnifique exemple d’une entente bénéfique entre deux organismes bien différents…
Quand deux règnes s’unissent
pour le meilleur
Le lichen est un organisme symbiotique, l’association d’un champignon et d’une algue, voire d’une cyanobactérie. Le champignon forme un réseau plus ou moins dense de filaments qui assure un ancrage sur le support, une écorce d’arbre, un rocher… L’algue, unicellulaire ou filamenteuse disséminée dans la partie supérieure du réseau fongique, synthétise la matière organique à partir du dioxyde de carbone de l’air et du rayonnement solaire (photosynthèse). Épiphyte, le lichen ne puisse aucun nutriment dans le support végétal qui l’accueille ; le champignon prélève seulement dans son environnement l’eau et les sels minéraux indispensables à cette symbiose.
Des couleurs et des formes surprenantes
Le champignon, partenaire dominant de la symbiose, donne la morphologie générale du lichen : souvent crustacé (comme incrusté dans son support), foliacé (formant des sortes de « feuilles »), squamuleux (formant des « écailles », à mi chemin entre crustacé et foliacé), le lichen peut également prendre des formes étonnantes et inspirantes comme celles de « lanières », de « jambes » ou des « pieds ». Sa texture peut devenir gélatineuse. Les couleurs peuvent varier des teintes bleu-vert à des nuances plus jaunes, orangées, rouges, voire violettes et noires. Plus de deux mille sortes de lichen sont présentes en France, avec des formes et des couleurs qui méritent vraiment que l’on s’y attarde un peu.